Apiculture urbaine : les abeilles au service de l'écosystème, même en ville
- Charline Martin
- 4 mars 2021
- 4 min de lecture
Près de 1 000 ruches sont installées sur les toits et dans les jardins parisiens. Loin d’être des gadgets, elles jouent un rôle majeur pour l'environnement, même en ville. A l’occasion de la journée mondiale de la vie sauvage ce mercredi 3 mars, focus sur ces abeilles sur qui l’écosystème repose en grande partie.

Éric Fardel, directeur de l'école hôtelière Sainte-Thérèse des Apprentis d'Auteuil a décidé d'installer des ruches pour "préserver les abeilles et la pollinisation". © Charline Martin
Perché en haut d’un muret, entouré des bâtiments de l’école hôtelière Sainte-Thérèse des Apprentis d’Auteuil dans le 16e arrondissement de Paris, un petit carré d’herbe parfaitement tondu prend le soleil. Autour, les cris des étudiants qui jouent au foot dans la cour voisine raisonnent sur les murs. C’est ici qu’ont été installées ces petites ruches en bois, posées à quelques centimètres du sol et scellées par des tendeurs bleu, vert ou gris. Outre ce petit écriteau : « Attention abeilles » fixé sur les balustrades en bois, rien ne laisse soupçonner leur présence, et pourtant, les trois maisonnettes et leurs insectes vivent derrière cette clôture qui les protègent.
« Cela peut paraître paradoxal, mais les abeilles vivent mieux en zone urbaine que rurale. Parfois, en campagne, les pesticides utilisés les tuent. Leur système nerveux est atteint et elles ne sont plus capable de retrouver leur ruche », Dominique Gobourg.
Pour Éric Fardel, directeur de l’école, l’apiculture urbaine permet de sensibiliser ses étudiants à l’écologie, notamment dans le cadre de la journée mondiale de la vie sauvage ce mercredi 3 mars. Elle permet de « leur faire comprendre comment se fait la pollinisation et l’organisation de l’écosystème, même en ville ». Installées depuis juin 2020, les ruches permettent de « faire découvrir aux élèves de première année le fonctionnement des abeilles, la récolte, l’extraction et la purification via des ateliers, explique le directeur, alors que quelques abeilles sortent de l’une des ruches. Une partie du miel récolté est vendue, l’autre est conservée pour les cuisines du restaurant d’application de l’école ».
Protéger les pollinisateurs en France
Au-delà de son aspect pédagogique, l’apiculture urbaine joue un rôle majeur pour l’écologique selon Dominique Gobourg, président de l’entreprise Apilia qui a installé les ruches de l’école hôtellière. Depuis 2014, la société installe des ruches sur les toits ou jardins d’entreprises en Ile-de-France. Et elles sont loin d’être gadget : « On parle beaucoup du miel mais le plus important est la pollinisation, affirme-t-il. La plupart des fruits et légumes que nous mangeons sont pollinisés par des abeilles. Si elles disparaissaient, ce serait dramatique, nous n’aurions presque plus rien dans nos assiettes. L’urgence en France est de protéger nos pollinisateurs car chaque année, près de 30% des abeilles disparaissent ».

Les ruches sont protégées par des balustrades pour la sécurité des Hommes. © Charline Martin
Aujourd’hui, près de 1 000 ruches trônent sur les toits ou jardins de Paris intramuros. Mais dans une ville aussi polluée, cette pratique questionne. Véritable sujet de contestation, certains la jugent peu cohérente. « Cela peut paraître paradoxal, déclare le chef d’entreprise basée dans l’Essonne. Mais, de manière générale, les abeilles vivent mieux en zone urbaine que rurale. Parfois, en campagne, sur les grandes zones de monoculture intensive, les pesticides utilisés tuent les abeilles. Leur système nerveux est atteint et elles ne sont plus capable de retrouver leur ruche. Si elles sont seules, elles ne peuvent pas vivre. Elles n’ont une capacité de vol que de 5 ou 6 kilomètres ».
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Apiculture urbaine : des règles strictes à respecter
En ville, un cahier des charges strict est à respecter pour faire installer une ruche, son essaim, ses 50 000 abeilles et leur Reine, qui ne peuvent pas être placées n’importe où. Une étude préalable de faisabilité du projet est effectuée : « Parfois, ce n’est pas possible de les implanter pour des raisons de sécurité, tant pour les abeilles que pour l’Homme, ajoute Dominique Gobourg. D’autres lieux imposent l’aménagement d’un espace clos pour accueillir la ruche, comme on l’a fait à l’école hôtelière ». A l'entrée de l'enclos, Éric Fradel explique d'ailleurs que les ruches de son établissement ont été placées en hauteur pour « inciter les abeilles à s’envoler toujours plus haut, et ne pas risquer de se faire piquer ».

D'octobre à mars, les ruches ne sont pas ouvertes pour éviter aux abeilles un choc thermique. © Charline Martin
Dans la capitale, Apilia travaille aujourd’hui avec 20 entreprises sur plus de 100 ruches. La société assure l’entretien de l’essaim après son installation au printemps. « Notre rôle est de vérifier s’il est en forme, d’analyser la production de miel et de voir si les abeilles ont besoin d’un traitement médical car elles sont comme nous », explique Dominique Gobourg. De fin août à début septembre, le miel est prélevé et rendu à l’entreprise qui le distribue à ses salariés. Pour éviter les chocs thermiques, elles sont fermées entre octobre et mars, laissant un havre de paix sucré à la colonie : « Il faut savoir que, dans une ruche, la température avoisine toujours les 25 à 30°C, l’hiver, les abeilles ne sortent que pour faire leurs besoins », explique le président d’Apilia. A l’école Sainte-Thérèse, la température avoisine les 20°C, les abeilles profitent des beaux jours pour partir en promenade : « Il commence à faire chaud, on les voit sortir depuis quelques jours, c’est agréable », s'enthousiasme Éric Fradel.
Charline MARTIN
TITRE INCITATIF PRINT : Paris s’envole vers l’happy-culture
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Vidéo pour YouTube et les réseaux sociaux (FB, Instagram en IGTV, Twitter) : Courte vidéo de 3 min max avec un zoom rapproché sur les ruches, leur « enclos » et les abeilles qui vont et viennent. On verrait Dominique Gobourg, président d’Apilia, installer une ruche de A à Z. Du texte explicatif défilerait. L'intérêt de cette vidéo est avant tout pédagogique.
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