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  • Léo de Garrigues

Troc en ligne : n’achetez plus, échangez !

Du textile aux moyens de locomotion en passant par des fruits et légumes : tout ou presque peut s’échanger sur internet. Tour d’horizon des 1001 façons de faire du troc en ligne.


À l'image de France-Troc, de nombreux sites d'échange existent sur internet (c) Léo de Garrigues



Une paire de bottes en cuir taille 38 contre un bidon de pétrole désaromatisé. Des boucles d’oreille contre du dentifrice. Du beurre contre des jeux de Playstation. Sur les plateformes de troc, on trouve de tout. “Un bon troc, c’est un échange où les deux parties vont trouver leur compte.” lance Daniel Lopes, plus connu sous le nom de Dany Trocman lorsqu’il enfile son costume de troqueur.



Ce garagiste de Seine-et-Marne a actuellement 103 annonces en ligne sur le site France-Troc, qui revendique près de 400 000 utilisateurs. “Il y a quelques années j’ai échangé un manteau en vison contre un ordinateur qui valait 2000 euros” se remémore Dany qui passe une heure par jour en moyenne à gérer ses annonces. “Avant, je pouvais y passer huit heures dans la journée, je me suis calmé” sourit-il.


Une réponse à la surconsommation


Sur les sites de troc, on trouve de tout. Un bien vous intéresse ? Vous n’avez qu’à en proposer un autre en échange et si tout le monde y trouve son compte, l’affaire est conclue. “C’est une réponse à la surconsommation.” appuie Stanislas Palczewski, le fondateur de France-Troc. Étudiant en informatique au début des années 2000, il lance le site d’abord comme projet de fin de cursus : “J’avais l’idée de mélanger les atouts d’un site de rencontre avec ceux d’un site de vente en ligne.”





Tandis que les questions écologiques et de pouvoir d’achat sont sur toutes les lèvres, ce Bordelais estime que le troc est plus d’actualité que jamais : “Les gens ont beaucoup d’objets dont ils n’ont plus rien à faire. Ça leur évite de remettre la main au portefeuille.”


Floriane Addad, fondatrice de My Troc, abonde dans le même sens : “Beaucoup de gens sont déçus par le système monétaire dans lequel ils ne se retrouvent pas forcément. Le troc est une alternative.” Elle a lancé son site en 2015 dans le but de réduire le gaspillage et la précarité. Depuis sept ans, elle constate une évolution dans les types d’échanges : “Il y a plus de produits d'hygiène et de beauté, le troc alimentaire est également en augmentation.”


“Il y a des vrais troqueurs et des opportunistes”


Là où Vinted monopolise le marché du vêtement d’occasion, les plateformes plus généralistes voient leur public évoluer. Pour Dany Trocman, les mentalités changent aussi : “Des gens veulent échanger un stylo BIC contre une maison. On retrouve de plus en plus de propositions déséquilibrées. Il y a des vrais troqueurs et des opportunistes.”


Au-delà des sites, des groupes Facebook naissent et permettent de troquer près de chez soi. C’est le cas du groupe “Trocs et Échanges 95”, lancé il y a trois ans par Sonia, une habitante de Vauréal, une commune du Val d’Oise. “À la base, j’utilisais le troc entre amis. Tu m’aides pour ceci ou tu me donnes cela et en échange je te donne ceci ou je te rends service sur ça.” raconte celle qui vient de troquer un gâteau maison contre des fruits du jardin. Dans son groupe, 3800 membres voient passer les annonces quotidiennes.



Un exemple d'annonce présente dans le groupe Facebook "Trocs et échange 95" (c) Capture d'écran Léo de Garrigues


Sur Vinted, une possibilité d’échange sans argent existe. Sur Leboncoin, près de 400 000 particuliers proposent également des échanges. Des sites spécialisés dans l’échange de jeux vidéo, de livres de poche voire même de logements prospèrent sur internet. Leur point commun : pas d’argent en jeu. Pour Floriane Addad, “le fait qu’il n’y ait pas d’échange monétaire crée un lien plus fort, plus sain et plus sincère entre les gens.” Alors à vos objets, prêts, troquez !


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