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  • Elise Pontoizeau

Dark stores : le nouvel arrêté ministériel en 3 questions

Mardi 6 septembre, le gouvernement a annoncé la préparation d’un nouvel arrêté visant à mieux réguler l’implantation des dark stores. Explications en trois questions.

Une enseigne de « quick commerce » dans le 11ème arrondissement de Paris. © Elise Pontoizeau

Gorillas, Flink, Getir, Gopuff… Ces enseignes alimentaires dont les magasins, appelés dark stores, ne reçoivent pas de clients, se répandent depuis deux ans dans les grandes villes françaises. Leur objectif ? Livrer à domicile des produits de consommation courante en un temps toujours plus réduit. Un nouvel arrêté annoncé mardi 6 septembre par le gouvernement devrait limiter leur développement exponentiel dans le centre-ville de Paris.


  • Pourquoi était-il nécessaire de mieux réglementer les dark stores ?

Dans la capitale, une bonne partie des enseignes de « quick commerce » se serait installée illégalement selon la mairie de Paris. Cette dernière considère leurs espaces comme des entrepôts. Or, pour contourner le plan local d’urbanisme de Paris qui interdit, notamment, l’installation de ces tels espaces de stockage en rez-de-chaussée et en sous-sol d’immeuble résidentiel, les enseignes déclareraient leurs locaux comme des commerces.


Par conséquent, de nombreux riverains se plaignent des nuisances que provoquent ces "magasins fantômes". En cause notamment : le flux important et bruyant de livreurs à vélo ou en scooter qui se relaient pour répondre aux commandes parfois 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les commerçants traditionnels, quant à eux, se plaignent d’une concurrence déloyale de la part des acteurs du « quick commerce » qui cassent les prix.


Sur Google Maps, de nombreux riverains se plaignent des nuisances des dark stores. © Elise Pontoizeau
  • Que va changer le nouvel arrêté ministériel ?

Mardi 6 septembre, le gouvernement a annoncé la préparation d’un nouvel arrêté visant à mieux réguler l’implantation des dark stores. En qualifiant ces lieux d’entrepôts, il reconnaîtra l’illégalité de certains magasins situés en centre-ville.

« Un outil pour que les collectivités locales et maires puissent réguler, les interdire ou pas en fonction de leurs souhaits. »

Ce texte sera « un outil pour que les collectivités locales et maires puissent réguler, les interdire ou pas en fonction de leurs souhaits », a déclaré la ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire. Ceux qui se trouvent en situation irrégulière devront déménager sous peine de devoir se présenter devant la justice.


Contactée, la marque Gorillas (qui possédait 14 entrepôts à Paris au printemps 2022 selon nos confrères du Journal du net) précise par écrit : « Avant de prendre toutes décisions sur une éventuelle évolution de notre modèle nous attendons de poursuivre les échanges avec les ministères et de constater la teneur des arrêtés et décrets finaux discutés. » Le déménagement de ses locaux dans des zones acceptant les entrepôts pourrait remettre en cause sa promesse qui l’a fait connaître : livrer les clients en dix minutes.


Capture d'écran d'un mail de Gorillas © Elise Pontoizeau
  • Pourquoi le gouvernement avait-il créé la polémique en août 2022 ?

L’été dernier, un projet d'arrêté ministériel proposant de considérer les dark stores comme des commerces classiques a créé la polémique. Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris en charge de l’urbanisme, avait dénoncé sur Twitter un projet qui légalisait « de fait » les dark stores.

La municipalité parisienne se bat depuis plusieurs années contre les « magasins fantômes » pour limiter les nuisances sur le voisinage et la concurrence déloyale. En mars 2022, elle avait réclamé la fermeture de 45 d'entre eux. Avec le nouvel arrêté en forme de rétropédalage du gouvernement, la ville de Paris devrait pouvoir accéder à ce souhait plus facilement.


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