« Ce soir-là, j’ai cru que Johnny Hallyday était mort »
- Louis Bolla
- 5 mars 2021
- 2 min de lecture
En 2017, Caroline Drzewinski travaille de nuit à la rédaction de RTL. Chaque nuit, elle est la seule journaliste dans les bureaux et sa plus grosse angoisse est de devoir gérer le décès d’une célébrité, jusqu’au jour où l’état de santé de Johnny Hallyday inquiète la presse...

« Je travaille en horaires décalés à la rédaction de RTL pour laquelle j’écris des brèves. J’étais prestataire pour eux et employée par l’agence de presse 6Médias. Après 00h00 tout le monde déserte les grands bureaux lumineux de la rédaction sauf les souris qui dansent dans le couloir. J'enchaine les allers-retours entre la machine à café et mon siège dans un silence de plomb, avec comme chaque soir, l’angoisse d’apprendre le décès d’une personnalité, devoir gérer la publication des dépêches et réveiller la rédaction pour qu’ils se mettent au travail.
Ce soir-là, j’ai cru que Johnny Hallyday était mort. Il est 5h00 du matin, les dépêches qui tombent ne me rassurent pas sur l’état de santé de la rockstar. Je ne me souviens pas exactement de la date mais c’est quelques semaines avant son décès. En revanche, je me souviens de l’odeur de la moquette qui empestait la poussière. Je continue d’éditer et publier les dépêches avec l’espoir qu’il ne décède pas, et surtout de tenir jusqu’à 6h00 du matin avant que la relève n’arrive. Je me dis “par pitié, qu’il ne meurt pas avant 6h00, par pitié”. Les décès de personnalités sont des montagnes de travail, mais le décès de Johnny, c’est une avalanche médiatique dans laquelle on peut suffoquer. Je ne voulais pas vivre ce stress. Je jette un œil régulièrement à l’horloge au-dessus de la grande table et lorsque je vois mon collègue et le présentateur de la matinale près du studio, je me suis dit que j’ai échappé de peu à cette tempête médiatique. Aujourd’hui, ce mauvais souvenir devient plaisant à raconter. »
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