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«Il me domine. Il a le pouvoir dans cette interview»

  • Tiana Soares
  • 5 mars 2021
  • 2 min de lecture

Février 2020. Emile Benech est étudiant en école de journalisme et souhaite se renseigner sur le mystérieux virus venu de Chine. Il contacte alors le doyen d’une faculté de médecine parisienne. Mais l’entretien ne se déroule pas comme prévu...


«C’est en février 2020. Je suis étudiant en journalisme à l’IICP, une école privée du XIIIe arrondissement de Paris. Je lis pas mal la presse, et je m’intéresse vraiment à ce mystérieux virus venu de Chine. Ça me préoccupe. Je me dis que c’est grave et qu’il faut en faire un sujet. Je pense à mon ami Louis. Son père est le doyen de la Faculté de Médecine Paris-Est Créteil. Il doit détenir des informations inédites. Il me donne son numéro de téléphone et m’encourage à lui envoyer un message. Je le fais. Son père me répond très rapidement et accepte de me rencontrer.


Le jour de l’interview, je suis déterminé : j’ai préparé mes questions, j’ai trouvé un angle et j’ai pris mon enregistreur Philips. Vêtu de mon caban kaki IKKS, je marche en direction de la rue Clovis. Le doyen ouvre la porte de son appartement et me fais entrer. Il a d'importantes cernes sous les yeux. Je pénètre dans le salon et j’aperçois un piano à queue. Le doyen s’est volatilisé quelques minutes. Je vois un grand canapé et un pouf. Je choisis le pouf. Je ne suis pas dans une position confortable. Le doyen revient et me jette un regard interrogateur. Il doit se demander pourquoi je me suis assis sur ce petit siège. Lui, il s’installe sur le canapé. Il me domine. Je commence à lui poser mes questions sur le coronavirus. Il écarte tout de suite mon sujet. Pour lui, ce virus n’est pas inquiétant, le vrai problème c’est le manque de moyen à l’hôpital. Il a le pouvoir dans cette interview. J’abandonne mes questions et j’en improvise d’autres.


Sur le chemin du retour, je suis un peu perdu. Je fume quatre cigarettes. Quelques jours plus tard, je me prépare un café et je trouve qu’il n’a pas de goût. Ça m’étonne. Je vais voir le médecin. Il m’annonce que j’ai le coronavirus. C’est le doyen qui me l’a filé.»




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