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  • Elise Pontoizeau

Pic de pollution : un vol instructif à bord du Ballon de Paris

Dernière mise à jour : 24 avr. 2021

L’observatoire atmosphérique, ou “ballon Generali”, du Parc André Citroën surveille la pollution de l’air en Île-de-France. Décollage, mardi, un jour de pic de particules.


On peut le contempler depuis le Parc André Citroën, dans le XVème arrondissement de Paris et jusqu’à 20 kilomètres à la ronde. L’observatoire atmosphérique Generali, troisième plus haut point de la capitale (150 mètres), joue un rôle primordial dans la surveillance de la qualité de l’air. Cet immense ballon blanc (32 mètres de haut pour 22 mètres de diamètre) est orné des monuments emblématiques de la ville. Grâce à des LED, ils peuvent s’éclairer en vert, orange ou rouge selon le nombre de particules et la quantité d’ozone dans l’atmosphère.


Ce mardi, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air Airparif annonce un pic de pollution. Alain Paris pilote l’aéronef blanc depuis treize ans, il explique aux visiteurs intrigués : "Aujourd’hui, les particules PM10 et PM2.5 sont responsables de l’épisode de pollution. Ce ne sont pas les plus dangereuses pour l’homme car elles sont assez “grosses”. Il poursuit de sa voix nasillarde, “plus les particules sont fines, plus elles pénètrent facilement dans l’appareil respiratoire.” Puis, l’élégant quinquagénaire présente fièrement l’outil de mesure : “Le compteur d'aérosols optique léger a été conçu par le CNRS. Toutes les dix secondes, il prélève le nombre de particules présentes dans l’atmosphère.” Captées à différentes altitudes, ces données sont précieuses pour les scientifiques.


Le ballon est "captif", c'est-à-dire relié au sol par des câbles – Elise Pontoizeau



"On voit la couche de pollution quand même"



Un problème de santé publique


Le ballon d’hélium s’envole pendant dix minutes et emporte à son bord les touristes en quête d’une expérience singulière. Installé devant son poste de pilotage, Alain Paris donne ses dernières instructions aux visiteurs montés dans la nacelle : “Tenez-vous aux rambardes pour le décollage et l'atterrissage, gardez les distances de sécurité.” Puis, l’engin quitte le sol et entame sa paisible ascension vers le ciel ensoleillé. En quelques minutes, les monuments parisiens apparaissent sous les yeux de Lucie Koziello. “C’est haut”, lance la jeune cannoise, impressionnée. À l’horizon, elle aperçoit le paysage se troubler : “On voit la couche de pollution quand même.


Alain Paris possède un diplôme de pilotage de ballon et d'avion – Elise Pontoizeau


Une contamination multifactorielle selon Antoine Trouche, responsable des relations presse à Airparif : “Cela provient du trafic routier via les moteurs à combustion, les frottements des freins et des pneus sur la chaussée. Mais aussi du chauffage résidentiel (notamment le chauffage à bois qui, même s’il est utilisé par une minorité, est responsable de 85% des émissions) et les épandages agricoles qui émettent indirectement des particules fines.” Même s’il observe une amélioration globale de la qualité de l’air en Île-de-France depuis une dizaine d’années, l’ingénieur constate que les seuils restent au-dessus des recommandations de l’OMS. “Tous les ans, dans la région, la pollution cause environ 10 000 morts prématurées”, alerte-t-il. Antoine Trouche s’inquiète des niveaux d’ozone, qui risquent de poser problème à l’avenir avec le réchauffement climatique, puisque ce gaz se forme avec la chaleur.


Depuis la nacelle, on constate la présence de la pollution qui brouille le paysage – Elise Pontoizeau


“La pollution et la saleté nous dérangent”


Lucie Koziello et son copain, Thibaud Veaux, souhaitaient se rendre à l’observatoire depuis plusieurs mois mais n’en avaient pas eu la possibilité à cause de conditions météorologiques défavorables au vol du ballon. Mais aujourd’hui, Alain Paris, les yeux rivés sur son tableau de bord aérien, indique : “Là j’ai 0.8 mètres par seconde, c'est-à-dire très peu de vent.” Des conditions “peu dispersives” pour les particules et l’ozone qui stagnent dans l’air.


Quelques mètres plus loin dans la nacelle, Évelyne et Noël Grand contemplent la métropole. Ces retraités parisiens aiment leur ville mais ne la supportent pas longtemps : “La pollution et la saleté nous dérangent. On part régulièrement à La Plagne en Savoie pour prendre de grandes bouffées d’air frais”, raconte Évelyne, qui, éblouie par le soleil à son zénith, sort ses lunettes teintées. “Une chose est significative, poursuit son mari, à Paris on ne sent même plus les pots d’échappement. Par contre, quand on marche dans une station de ski et qu’une voiture passe, l’odeur arrive dans notre nez.” Évelyne acquiesce, tout en se cramponnant à la barrière, “j’ai un peu le vertige”, avoue-t-elle.


Elise Pontoizeau



Informations pratiques


Parc André Citroën, 15ème arrondissement.

Métros : Javel ou Balard / RER C Javel ou Boulevard Victor

Bus : Ligne 30, arrêt Parc André-Citroën


Ouvert de 9 h, jusqu'à 30mn avant la fermeture du parc.


Tarifs : 15€ adultes, 8€ pour les 3/11 ans, gratuit pour les moins de 3 ans. Billetterie ici.

Le Ballon de Paris peut être fermé sans préavis, notamment en cas de conditions météorologiques défavorables.

Contact : 01 44 26 20 00



Propositions titres print

  • À Paris, l'air est grave

  • Pic de pollution : Paris suffoque/est à bout de souffle

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Vidéo (pas en direct) depuis la nacelle avec interview du pilote qui explique le fonctionnement du ballon. Une fois l'article publié, post avec le lien vers l’article.

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