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Stationnement payant pour les deux-roues à Paris : les véhicules électriques sont-ils la solution ?

Contrairement aux conducteurs de deux-roues à moteur thermique, les utilisateurs de scooters et motos électriques n’ont pas à payer pour le stationnement de leur véhicule, imposé à Paris depuis le 1er septembre 2022. Mais l’électrique est-il une solution envisageable pour de tous ?

L'amende pour non-paiement de stationnement est de 25 euros ou de 37,50 euros selon la zone. Photo d'illustration LP/Olivier Corsan


Professionnels du soin à domicile, personnes en situation de handicap et utilisateurs de scooters et motos à basse émission : depuis le 1er septembre 2022, seuls quelques conducteurs sont exonérés de payer le stationnement de leur deux-roues à Paris. Les deux premières catégories ne dépendant pas du bon vouloir de chacun, les conducteurs n’ont guère le choix : soit ils payent, soit ils achètent un véhicule électrique. Mais est-ce vraiment un luxe à la portée de tous ? « Je n’ai pas les moyens », confiait un livreur Deliveroo, rencontré mardi 13 septembre.


Une aide de 1 500 € pour l’achat d’un véhicule professionnel électrique


Un marché en plein essor. Selon l’AAA Data, spécialiste du traitement de données du secteur auto, plus de 21 000 deux-roues électriques ont été immatriculés en France sur les sept derniers mois, soit une progression de 57 % en un an et de 40 % à l’échelle de Paris. Ces véhicules électriques représentaient déjà 41 % des ventes dans la capitale. « Avec l’évolution du marché et les avancées technologiques, un scooter électrique est aujourd’hui au même prix, si ce n’est moins cher, que son équivalent à moteur thermique », soutient Maël Jenahi, directeur de Super Soco Paris, un magasin d'engins électriques situé dans le 7e arrondissement de Paris. La différence se ferait au niveau des véhicules haut de gamme, où les prix de l’électrique s'envolent.


Depuis l’entrée en vigueur du stationnement payant, le magasin a multiplié ses ventes par quatre et accueille de nombreux livreurs venus se renseigner : « Bien souvent, ils ne sont pas au courant des différentes subventions dont ils peuvent bénéficier. » Une aide de 1 500 € pour l’achat d’un véhicule professionnel électrique, cumulable avec une subvention allant de 100 à 900 € pour les Franciliens, est proposée par le gouvernement. Soit la moitié du prix moyen d’un 50 cc (centimètres cubes) et un quart de celui d’un 125 cc.



De précieux kilomètres


Reste encore le problème de la batterie. Plus il y a d’autonomie, plus le véhicule est onéreux : « C’est dû à la qualité des cellules utilisées dans les batteries », explique Maël Jenahi. Chez Super Soco Paris, il faut débourser 11 000 € pour un véhicule d’une autonomie de 130 km : « Or les livreurs sont souvent des travailleurs précaires. » Certains optent donc pour l’achat d’un deux-roues d’entrée de gamme, d'une autonomie d’une cinquantaine de kilomètres, avec une batterie supplémentaire « d'environ 900 € ». Près de trois heures sont nécessaires pour avoir une recharge complète. Pour les professionnels, comme les livreurs, l'accès à une simple prise murale permet de mettre la batterie en charge pendant qu’ils poursuivent leurs courses. Une situation loin d'être optimale, qui ne démocratise pas encore, tout à fait, le passage à l'électrique. Mais la grille des prix du stationnement à Paris, 3 € de l’heure dans les onze premiers arrondissements et 2 € dans les arrondissements allant du 12e au 20e pour les visiteurs, poussent certains conducteurs à réfléchir.



Lorraine Gregori.

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