top of page

« Je suis repartie avec une pivoine de la prochaine collection Chanel »

  • Photo du rédacteur: Quentin Halbout
    Quentin Halbout
  • 5 mars 2021
  • 1 min de lecture

Bruno Legeron est le dernier plumassier de Paris (Crédits : Alice Lavigne)


Alice Lavigne est journaliste chez Komitid. Durant ses études, elle vit une parenthèse hors du temps lors d'un photoreportage chez un plumassier.


« Septembre 2020, je cherche un sujet pour mon photoreportage. J’ai essayé de démarcher les librairies mythiques de Paris, mais aucune n’a accepté ma requête. Je panique. Plus que vingt-quatre heures avant la deadline. Sur internet, je vois un plumassier. Je l’appelle, il accepte. Le soulagement est de courte durée, je doute du potentiel de l’endroit. J’arrive devant un immeuble haussmannien rue des Petits-Champs. Les vieilles marches en bois grincent au rythme de mes pas. Au deuxième étage, je découvre un endroit d'une autre époque. L'endroit sent le vieux manoir. L’entrée est tapissée de croquis dédicacés. Yves Saint Laurent, Chanel, Louis Vuitton… On me fait traverser un grand couloir longé par de hautes armoires en bois. De leurs tiroirs dépassent des plumes de toutes les couleurs. Il s’avère que Bruno Legeron dirige le dernier plumassier de Paris. Dans son bureau, des fleurs en plumes blanches pleuvent du plafond. Le masque aux couleurs du PSG de l’homme m’arrache un rictus. Il me fait visiter l’atelier où s’activent les mains des couturières. Dans son laboratoire, il prépare ses propres colorations avec les mêmes outils qu'au XVIe siècle, une scène que l'on croirait tirée de Merlin l'Enchanteur. Le moment était si fort que lorsque la porte se ferme derrière moi, je reste figée pendant quelques secondes. Je suis repartie avec 300 photos, une pivoine rouge et blanche de la prochaine collection Chanel et le souvenir impérissable d’un moment hors du temps. »

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page